Si le citron de Menton a obtenu son appellation IGP en 2015, l'histoire du fruit d'or remonte à plusieurs centaines d'années.
Cultivé depuis le XVIe siècle, le citron du pays mentonnais était une ressource principale de la région. Tant dans la consommation que dans l'exportation commerciale. C'est son déclin depuis le XIX e siècle qui a motivé les maires et producteurs locaux de redorer le blason de l'agrume local.
Il était une fois, un fruit d'or haut perché en Côte d'Azur
Il y a fort longtemps, le citron de Menton jouissait d'une réputation internationale. Cultivés dans des vergers en altitude, les citronniers profitent d'un ensoleillement méditterannéen annuel et de la protection des Alpes face aux gels hivernaux.
Une particularité climatique unique en France et en Europe, qui favorise la culture de citrons hors du commun. Ces derniers, à la chair juteuse et sucrée, n'ont rien de comparable avec les citrons habituellement amers et acides.
Une richesse régionale qui fait le bonheur des producteurs et récoltants. Au point d'en commercialiser en Europe du Nord, Russie et Amérique du Nord.
À l'époque, 2,8 millions de quintaux d'agrumes coloraient les collines et les agrumistes prospéraient.
C'était l'âge d'or du citron de Menton.
...Délaissé par l'industrialisation et l'exode rural
Au milieu du XIX e siècle, l'arrivée de l'urbanisme en France, et inévitablement dans les Alpes Maritime, impacte l'agriculture de l'agrume mentonnais. De moins en moins d'exploitations sont reprises et les vergers disparaissent.
L'importation de fruits et légumes des pays voisins comme l'Espagne, l'Italie ou le Portugal inonde le marché. Face à la course de production intensive, la poignée d'irréductibles cultivateurs mentonnais voient leurs trésors décimés par d'autres fléaux qui confirment le déclin.
Puis un enchaînement de catastrophes naturelles
Dans les années 1950, le pays mentonnais subit une série d'intempéries exceptionnelles dans la région, dont deux gels qui affaiblissent la quantité et la qualité des récoltes.
Pour couronner le tout, les pieds de citrons siciliens plantés dans la région en 1956 développent et transmettent la maladie du « mal secco » qui, en bloquant la circulation de la sève dans les arbres, ravagent toutes les cultures.
Plan de relance activé pour sauver les citrons de Menton
En 1992, le maire de Menton décide de sauver son patrimoine et encourage la plantation d'agrumes sur ces terres. Pour ce faire, il octroie des aides financières aux agrumiculteurs et protège les parcelles. Un partenariat développé avec l'INRA accompagne les producteurs à optimiser la qualité et le développement du citron de Menton.
Pour soutenir ce projet, l'APCM est créée et un dossier pour labelliser le citron de Menton est déposé. 10 ans de lutte plus tard, le citron de Menton est reconnu et certifié IGP.
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